Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Civil vs Pénal

12

Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Abonnez-vous pour tout dévorer et ne rien manquer.

Déjà abonné ? Se connecter

Abonnez-vous

Le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux jeunes filles à verser des dommages et intérêts à leur enseignante, victime de la diffusion de photomontages en ligne. L’avocat Alexandre Archambault détaille auprès de Next les enseignements à tirer de cette affaire.

Dans une école de La Réunion, fin 2023, des élèves ont pris des photos de leur professeure à l’insu de cette dernière, s’en sont servi pour créer des montages obscènes, puis les ont diffusés dans l’école et sur les réseaux sociaux. Alertée par le professeur principal, l’enseignante a porté plainte au civil.

Comme le rappelle Vie publique, « les affaires civiles concernent les rapports juridiques entre personnes privées ». Le pénal de son côté « fait référence à la défense des valeurs, normes et comportements jugés essentiels – par la loi – au bon fonctionnement de la société ».

À la mi-août, le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux élèves, mineures, à verser 1 500 euros à la plaignante en réparation de son préjudice moral, et 800 euros au titre des frais non compris dans les dépens. Next en a discuté avec Alexandre Archambault, avocat spécialisé en droit du numérique, qui souligne l’efficacité de ce type de procédures.

Quelle est la différence de traitement des cas de cyberharcèlement selon qu’on porte plainte au civil ou au pénal ?

La problématique du cyberharcèlement, initialement, est un enjeu de vie privée, qui est protégée par l’article 9 du code civil. Au fil des années, on l’a pénalisée, ce qui est justifié pour les cas les plus graves. Mais pour les victimes, cela participe au côté déceptif des procédures, dans la mesure où, au pénal, il faut prouver l’intention de nuire. Comme beaucoup d’affaires sont liées à de la bêtise, et que cette dernière ne constitue pas un délit en soi, elles aboutissent souvent à des relaxes.

Il reste 73% de l'article à découvrir. Abonnez-vous pour ne rien manquer.

Déjà abonné ? Se connecter

Abonnez-vous

Commentaires (12)


"Comme beaucoup d’affaires sont liées à de la bêtise, et que cette dernière ne constitue pas un délit en soi ..."

Et on pourrait trouver ça dommage, mais bon, on a déjà un problème de surpeuplement carcéral, si on commence à mettre tous les crétins en prison, c'est sûr que ça ne va pas s'arranger. 😜
https://www.youtube.com/watch?v=ZM5nx6YVPgs

C'est trop beau
Merci pour cet article très instructif !
Quand vous offrez un scooter ou une voiture à votre enfant, vous lui faites d’abord passer le code de la route. Dans le monde numérique, ça devrait être pareil.

Le danger est beaucoup moins évident quand même, bien qu'il existe indirectement.
Quand j'étais môme dans ma campagne, la plupart des gamins jouaient avec un lance pierres, ça peut être très dangereux, mais il n'y a toujours pas de permis, je crois.
Par contre la conscience de l'effet dévastateur était sans doute plus grande.
Il n'y avait pas besoin de permis pour conduire un scooter 50 cm³ à mon époque. C'est pas parce qu'il n'existe aucune formalité qu'il faut être inconscient des dangers bien réels. D'ailleurs ça rejoint le propos de l'avocat sur le choix d'une procédure civile plutôt que pénale si une victime souhaite agir en justice pour juste avoir réparation en dommages-intérêts (au niveau pénal, ce sera plus compliqué pour un résultat sensiblement identique si j'ai bien compris).

JK

Il n'y avait pas besoin de permis pour conduire un scooter 50 cm³ à mon époque. C'est pas parce qu'il n'existe aucune formalité qu'il faut être inconscient des dangers bien réels. D'ailleurs ça rejoint le propos de l'avocat sur le choix d'une procédure civile plutôt que pénale si une victime souhaite agir en justice pour juste avoir réparation en dommages-intérêts (au niveau pénal, ce sera plus compliqué pour un résultat sensiblement identique si j'ai bien compris).
il devrait probablement y avoir des procédures simplifiées pour ce genre de délit, si au final de toute façon, ça ne doit se terminer que par une amende, mais avec possibilité d'appel en cas d'erreur manifeste quand même, mais enfin bon, le monde de la justice, c'est un peu comme l'antarctique pour moi, pas envie d'explorer.
Merci Next pour cet article très intéressant :yes::merci:
Il manque une précision dans l'article : en France, on porte l'affaire soit au pénal, soit au civil, mais pas les deux. C'est différent de ce qu'on voit dans les séries américaines, où il est courant d'avoir la même affaire jugée à la fois au pénal et au civil (avec parfois une issue différente).
Dans une affaire de squatter, la juge m'a demandé au cours du procès pénal (comparution immédiate) si je désirais me porter partie civile.

serpolet

Dans une affaire de squatter, la juge m'a demandé au cours du procès pénal (comparution immédiate) si je désirais me porter partie civile.
Oui, si tu veux les deux, tu portes l'affaire au pénal et tu te portes partie civile. Mais il y a une seule procédure.
Que de bons conseils de Maître Archambault :chinois:
Remarquable article, nonobstant le dernier commentaire décalé et pas à la hauteur du reste...
Fermer